Se porter aux confins
1989. Sans titre, 92 x 65 cm.
Chaque peintre
n'a-t-il pas recherché, consciemment ou non, quelque
part la lumière
?
Ne recevons-nous pas,
nous aussi, de la peinture cette étrange
lumière habitable, brusquement
apparue,
profonde
et impalpable, à nulle autre pareille ?
Donner et recevoir ne seraient-ils
pas les maîtres mots de
notre communication avec toute
oeuvre d'art ?
Car nous signons d'abord avec
celle-ci un acte de
reconnaissance au cours duquel
elle va s'intégrer spontanément
à notre vécu,
à notre sensibilité,
à notre
imaginaire, tant l'homme constitue
un tout indivisible
avec ses rêves,
ses désirs, ses attentes, sa part
imprevisible d'étonnement
et de surprise et sa manière toute
personelle de réagir
à des situations. La
connaissance peut ensuite s'y
ajouter, pour certains
nécessaire, pour d'autres
non, tant il est vrai qu'on va
toujours vers ce qui nous attire
et que l'on peut demeurer
indéfinniment dans cette
relation sans rien
demander de plus. Une semblable
lumière
intérieure circule
dans
l'oeuvre de Bernard Alligand.
C'est, en
tout cas, l'impression qu'elle
donne au premier regard
et qui se confirme quand on
la parcourt, quand on
en suit l'évolution
selon le fil du temps.
Toute sa démarche n'a-t-elle
pas, en effet, consisté à faire émerger
la lumière du coeur
obscur de la
matière
?